Le 29 juin 2020, les étudiants des différentes universités de la Guinée et les candidats des salles d’examens rallieront le chemin de l’école pour achever le programme de l’année 2019-2020, qui a été interrompu par la crise sanitaire provoquée par la pandémie à coronavirus. Une annonce faite par le président de la République le Pr Alpha Condé dans son adresse à la nation du lundi 15 juin dernier.
Cette annonce n’est pas la bienvenue chez les étudiants, qui estiment qu’aucune mesure d’accompagnement n’a été prise. C’est le cas de Thierno Aïssatou Bolaro Sow, étudiante en anglais, licence 1 à l’université General Lansana Conté de Sonfonia : « La réouverture va chauffer un peu. Parce que, ça va être difficile à rallier l’université. Premièrement les moyens de transport et deuxièmement le transport. Il (Président Alpha Condé ndlr) doit penser à diminuer le transport. Aussi, il n’y a pas assez de taxis, vu qu’ils ne prennent que trois personnes. C’était déjà très compliqué d’avoir un taxi quand ils prenaient 5 personnes. Donc imaginez-vous avec trois passagers. Comment les autres vont faire pour arriver à l’université », déplore-t-elle.
De son coté, Kaba Moussa, étudiant en droit, s’inquiète de l’effectif pléthorique dans les salles de classe : « Pour la réouverture des établissements, le chef de l’Etat a parlé. Il a avancé une belle idée que nous retournions en classe. Mais il ne s’agit pas seulement de prendre des décisions, mais il faut les accompagner avec des mesures. Il faut penser à la diminution du prix du carburant et du transport. Nous qui sommes dans les universités publiques, il y a l’effectif exorbitant dans les salles de classe. Parce qu’il est fréquent de voir 5 étudiants sur une table. Donc, il est compliqué d’observer la mesure de distanciation sociale ».
Et d’ajouter : « Ils doivent essayer de regarder tous les paramètres. Mais au cas où ils ne pourront pas avoir de solution à ces problèmes, je préfère une année blanche. Parce que nous n’avons fait que 5 à 6 mois de cours. Donc, c’est mieux que chacun reste dans sa classe et dans sa classe ».
Keita Cheik Ahmed Tidiane, étudiant en communication à l’université Mahatma Gandhi a une position mitigée. « Je pense que la reprise décidée n’est pas une mauvaise idée. À partir du moment que nous avons décidé d’être sous son autorité. Mais toute décision a des côtés positifs et des côtés négatifs. Le côté positif de cette décision, c’est que nous allons rattraper les cours que nous avions manqué, parce que nous sommes carrément en retard. Mais le côté négatif est, si les mesures ne sont pas prises, la maladie pourra se propager », a-t-il avancé.
À signaler que, depuis l’entrée en vigueur des mesures d’urgence sanitaires, le tarif de transport par tronçon est passé de 1500 à 3.000 GNF.