Violence conjugale : Le cas de dame Aicha Touré, la goutte d’eau qui fait déborder le vase?

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L’époux de la regretté Aicha Touré a été arrêté. Il lui est reproché d’avoir mortellement battu sa femme en état de famille très avancé qui, après l’accouchement, n’a pas survécu aux sévices corporels.  Des ONG de défense des femmes et jeunes filles ont pris la balle au rebond pour ne pas laisser impuni ce ‘’crime’’.

C’est le cas notamment de l’ONG AJF-DAME (Association des Jeunes Femmes pour le Développement des Arts et Métiers) dont la présidente, Mme Diallo Kadiatou Camara, a accordé une interview à notre rédaction.

Mme DIALLO, nous avons appris que votre ONG compte se constituer partie civile dans l’affaire de la mort de Mme Aicha Touré. Qu’en dites-vous ?

Il ya près d’une semaine, quelques membres de mon ONG qui sont amies à la dame Aicha Touré sont venues me voir avec des preuves (photos) de violences sur la fille après son décès.

Vous parlez des sévices corporels ?

Ben oui c’est ce qui constitue un peu les preuves. Parce que selon ce que j’ai appris, elle a été violentée par son mari, elle a eu l’intelligence de prendre des photos. Et ce sont ses photos là qui ont fait que le dossier est arrivé presqu’au tribunal.

Vous confirmez que c’était une femme en état de famille qui a été violentée par son mari ?  

Exactement, elle était en état de famille très avancé. Selon les informations qu’on  reçues, la dame a été violentée, je crois,  deux semaines  avant son accouchement.   Donc, elle a accouché, l’enfant est là. Mais la femme a succombé à ses blessures. Heureusement pour la famille et malheureusement pour le monsieur,  il y a eu les preuves. C’est-à-dire la femme a eu l’intelligence de prendre des photos et envoyer à certaines de ses amies. Donc, c’est ce qui a accéléré le dossier pour l’inculpation du monsieur.

Alors que savez-vous de l’état d’âme de l’époux après cette scène de crime ?

Selon les informations, son état d‘âme, il est  stable, il  est tranquille dans la tête.

Madame comment peut-il est être tranquille après une telle forfaiture ?

Eh ben, en âme et conscience moi je ne l’ai pas vu. Quand j’arrivais à l’OPROGEM la dernière fois pour rencontrer e Commissaire Bakary, il était en audition mais je lai pas vu. Je ne le connais pas en personne mais selon cz qui nous a été rapporté, le monsieur était tranquille dans son état d’âme. C’est qui a poussé les parents de la jeune dame Aicha Touré à réagir. Moi je suis allée dans la famille de la défunte, elle a un papa que j’apprécie beaucoup. Parce que si vous voyez aujourd’hui que les violences faites aux femmes sont restées impunies, c’est que généralement les parents sont réticents. Ce sont les parents qui disent généralement c’est Dieu qui a fait, n’en parlez pas pour que son âme repose en paix et tout. Et M. Seydouba Touré (père d’Aicha Touré), je l’ai bien apprécié. Quand je suis allée le voir, je lui ai dit : nous voulons vraiment vous aider pour rendre justice à votre fille. Mais je lui dis on veut   connaitre votre position par rapport à tout ça. Il m’a dit madame je suis fin prêt pour que justice soit rendue à ma fille parce que j’ai vu des photos qui m’ont écœuré. Doc moi je suis pour. Et je me dis, si d’autres parents   avaient fait comme lui je pense qu’on aurait beaucoup avancé dans cette situation de violence conjugale aujourd’hui.

Nous apprenons que  pour un départ le monsieur n’avait pas de remord après cet acte de violence et d’autres même disent comme vous d’ailleurs qu’il est tranquille dans la tête. Alors quelle pourrait être selon vous  la source de confiance pour continuer à garder la tête sur les épaules ?

Vous savez chacun de nous a son caractère. Comme je vous l’ai dit, moi il m’a été rapporté qu’il est super tranquille dans la tête. Je ne l’ai pas vu, jusque là je ne le connais pas. Je pense qu’il doit avoir le remord maintenant. Je me suis qu’il n’avait pas peut être mesuré la gravité de son acte. Il ne sait pas dit que la femme a eu l’intelligence de prendre des photos comme preuves. S’il avait compris que la femme a pris des photos, il aurait tout mis en œuvre pour écraser ces images là. Parce que n’eut été ces images, ça allait être difficile pour les parents de porter plainte. La femme est décédée après avoir accouché. Mais elle a été violentée.  Mais comment prouver qu’elle a été violenté, il fallait des preuves. Et  elle a eu cette intelligence.   Donc, je me suis dit que le monsieur n’a pas mesuré la gravité de son acte. Et malheureusement pour lui, à moins de six mois on a enregistré trois cas de décès des guinéennes toute victimes des violences conjugales : deux à l’extérieur, un ici (au pays). Son cas est arrivé à in moment où les gens en ont marre. C’est pourquoi nous nous sommes levées pour dire non, non à ça et que justice soit faite pour ces trois. Je sais sur le plan international, les occidentaux ne jouent pas avec ça. Mais sur le plan national, le cas qu’on a sous la main, on exhorte vraiment à la justice guinéenne de faire de beaucoup d’efficacité dans ce dossier.

Avez-vous les nouvelles de l’accusé ? Est-il aux arrêts ?

Effectivement il a été arrêté et déféré à la maison centrale de Conakry. Comme je vous l’ai dit, le dossier ne fait que commencer. La justice nous a montré qu’elle prend des deux mains les victimes des violences conjugales.

Vu la passivité parfois de notre justice, êtes-vous optimiste de…… ?

De toute  façon, toutes les ONG guinéennes sont figées sur ce dossier. Donc la justice n’a pas droit à l’erreur. Les femmes sont déterminées à défendre les femmes. C’est devenu de trop. A moins de six mois, on enregistre trois cas de mort des femmes suite aux violences conjugales. C’est de trop. On aimerait que ce cas  serve d’exemple c’est pourquoi nous interpelons la justice. Si le papa de dame Aicha Touré s’est levé pour prendre ce dossier en deux mains c’est qu’il veut que justice soit rendue à sa fille. Et l’ONG AJF-DAME s’est constituée partie civile. Et on ne va pas reculer.

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